Les prédateurs
Prédateurs, mordeurs, suceurs, piqueurs
Sans aucune prétention j’aimerai vous parler des prédateurs que j’ai pu observer au sein de ma collection, car je n’ai pas une connaissance approfondie en la matière, simplement je veux parler des dégâts occasionnés au quotidien par des envahisseurs nocturnes ou diurnes qui m’ont poussé à réfléchir sur les risques encourus par mes Brugmansias. Peut-être cette page apportera des réponses aux questions que vous vous posez et ainsi faire face aux problèmes auxquels vous êtes confrontés sans pour cela perdre de temps comme j’ai pu le faire par le passé.
Des prédateurs que l’on rencontre sur les Brugmansias, Il y a ceux que l’on voit et ceux qui sont invisibles à l’œil nu. Les plus visibles ne feront que des trous dans le feuillage. Ce n’est pas très beaux pour l’apparence des plantes mais pas inquiétant en petites quantités. Attention tout de même aux insectes piqueurs-suceurs (Punaises, Pucerons, Aleurodes…) qui en nombre peuvent véhiculer des maladies et en suçant la sève faire dépérir les Brugmansias. Les aleurodes se rencontrent plus particulièrement en serre ou l’ambiance humide et chaude favorise leur développement. Mais il n’est pas rare d’en croiser en extérieur, lorsque vous frôlez la ramure il n’est pas exceptionnel de voir s’envoler un ou deux individus, veillez à ce que les colonies ne soient pas invasives. Je n’ai aperçu sur mes plantes que des pucerons verts le plus souvent au début du printemps et sur des jeunes Brugmansias sans doute aux feuilles plus tendres. Un excès d’azote peut accroître les risques en offrant à vos plantes des feuilles plus faciles à perforer et plus sucrées. Vous trouverez aisément en jardinerie des produits pour vous en débarrasser, il n’y a que l’embarras du choix.
Des questions posées les plus fréquentes, il revient toujours celle-ci « pourquoi mes feuilles sont-elles trouées ?». La réponse est : soit des chenilles ou des sauterelles, des criquets auteurs de grandes échancrures ou des escargots, des limaces (sur les plants le plus souvent). Les Gastéropodes ne montent pas très souvent dans les grandes plantes, du moins dans mon jardin pourtant propice aux « petits gris ». Les chenilles vertes sont légion en fin de saison, il suffit de deux ou trois inspections nocturnes pour s’en débarrasser. Pourquoi la nuit parce que beaucoup de Brugmansias dorment les feuilles tendues vers le haut et présentent ainsi la face intéressante c’est-à-dire le dessous, lieu de prédilection de nos petites dévoreuses. Ils adoptent cette position pour que les grandes feuilles protègent les bourgeons terminaux des températures plus basses qui surviennent la nuit. A l’aide d’une pile de poche éclairez le feuillage, sous l’effet du faisceau les chenilles s’arc-boutent et deviennent ainsi plus facilement visibles. Suivant les années elles sont plus ou moins invasives.
Beaucoup de Brugmansias dorment les feuilles tendues vers le haut.
Les chenilles s’arc-boutent et deviennent ainsi plus facilement visibles.
Chenille du Sphinx Tête de Mort, pas la plus courante fort heureusement car elle dévore et vu sa taille elle fait rapidement des dégâts, mais c’est la plus belle, une œuvre d’art. Elle sévit plus particulièrement au mois de juin.
La réponse peut-être, des chenilles ou des sauterelles, criquets auteurs de grandes échancrures
Les Méligèthes ou mangeurs de pollen sont la peste des croiseurs d’hybrides, en quelques heures ils dépouillent les étamines de la poudre magique et laissent l’obtenteur coi. Ils parviennent à se glisser même dans les méandres des jupons froissés de la fleur. Ces insectes interviennent au mois de mai - juin. Je ne sais si c’est la proximité des champs de colza qui amplifie le phénomène. Mais j’ai observé leurs présences à ce moment-là. Vous les reconnaîtrez facilement, ils sont petits 1,5 à 2 mm et tout de noir vêtu. Ils sévissent généralement en bande, ce sont des chapardeurs insatiables. Pas de traitement pour ces besogneux car on trouve toujours un peu de pollen en visitant toutes les fleurs.
Laissez le Perce-oreille ou Forficule inspecter les terminaisons de vos Brugmansias, iI se cache dans la pénombre des feuilles resserrées du bourgeon. Il y détruira les pucerons qui pourraient s’y loger, ne le chassez pas c’est un ami, même si les légendes les plus dingues le poursuivent. Comme la coccinelle ces insectes sont des auxiliaires utiles aux jardiniers.
Ne vous rendez pas esclave de vos plantes, il faut contenter tout le monde à condition que le plaisir pour vous et le vital pour eux soient préservés. Ne perdez pas le sommeil en songeant qu’au dehors des cohortes de bestioles déambulent sur les feuillages de vos plantes chéries. Depuis quarante années je ne me suis jamais soucié de quelques trous dans les feuilles ou de quelques dentelles plus ou moins réussies. Si une feuille est disgracieuse supprimez-la.
Les insectes invisibles que sont les acariens sont plus dangereux car on ne les voit pas et lorsque l’on s’aperçoit de leur présence il est déjà trop tard, le mal est fait. Les acariens sont nombreux on en répertorie plus de 500 000 et il y en aurait beaucoup plus. Depuis peu je me suis trouvé face à ces invasions sans comprendre de quoi il s’agissait. Les symptômes sont : Un arrêt de croissance des bourgeons terminaux accompagnés d’une coloration bronze rougeâtre, ou une perte de teinte. Les grandes feuilles ont une apparence plus raide et la couleur devient bronzée leur envers prend une coloration dorée et rosée, la surface devient brillante. Les terminaisons se dénudent.
Inutile de dire que la formation de boutons floraux est interrompue. Vous êtes spectateur impuissant de la régression voire de la mort de votre Brugmansia. Pour ma part heureusement j’ai reçu l’aide de mon ami Didier Sevestre obtenteur reconnu, qui a su m’indiquer suivant la description que je lui avais donnée qu’il s’agissait d’acariose et que l’on pouvait l’enrayer par un traitement au soufre, il m’a permis de sauver ma collection et je l’en remercie. Après identification, l’Acariose Bronzée s’est avérée. Le traitement est le suivant 15 à 20 grammes de souffre mouillable par litre d’eau à pulvériser sur le feuillage, surtout le dessous sur lequel il faut insister. L’opération est à répéter une dizaine de jours après la première intervention. Il faut compter une huitaine de jours pour voir les sommités reverdir et de nouvelles feuilles apparaître, saines celles-là. Ne pas laisser les feuilles atteintes tomber au sol, les enlever et détruire la récolte.
Les araignées rouges autres acariens se rencontrent souvent et sont aussi préjudiciables aux Brugmansias, il faut surveiller par forte chaleur leur développement. Les acariens détestent l’effet de brumisation sur les plantes, alors il faut en user le plus possible.
Le traitement au soufre doit être appliqué surtout préventivement au départ de la végétation et à répéter dès que le thermomètre monte. Le soufre est un produit naturel mais peut provoquer des irritations sur les bronches. Il est prudent si vous avez de nombreuses plantes à traiter de vous munir d’un masque. Vous pouvez préventivement pulvériser du purin d’Ortie ou de la décoction de Prêle ceci est conseillé par beaucoup de manuels personnellement je ne l’ai pas essayé. Le traitement est préconisé sur les plantes au repos, avant le stockage.
Les feuilles terminales sont tombées, les boutons de fleurs sont rabougris, l’acariose est bien là
Une dizaine de jours après le traitement au soufre, vous apercevez les traces blanches sur les grosses feuilles. Les terminaisons se développent à nouveau comme par miracle, le Brugmansia renaît à la vie.
Même pas trois semaines après Andalouse est en pleine forme et prêt à refleurir.
Date de dernière mise à jour : 2017-09-06